She-mâle

Création 2015

Quand sept danseuses sont sur scène, quid de la masculinité ? She-mâle veut interroger cette masculinité qu'elles portent en elles, qu'elles montrent, qu'elles cachent, qu'elles cherchent, qu'elles refusent. Celle aussi, tout simplement, qu'elles n'ont pas et qui apparaît comme par défaut. Comme un défaut...
Une pièce sur le genre ? Plus sûrement une pièce qui demande à sept danseuses de montrer ce qu'elles vivent en elles, entre elles, des jeux de pouvoir, de soumission, de docilité, de domination, toutes choses que l'ordre social a longtemps ramenées et ramène encore, souvent, à des questions de genre, en leur assignant un sexe. She-mâle, francisation d'un mot valise anglais, plus pornophile que ne l'est la pièce, veut contribuer à interroger, par l'évocation de frontières effacées, féminité et masculinité.
La chorégraphie de Gilles Verièpe, pensée pour des hommes et dansée par des femmes, est fondée sur un travail d'écriture très élaborée, mais intègre des improvisations destinées à faire ressortir la gestuelle respective de chaque danseuse : la pièce met en scène, au sein ou hors du groupe, l'émergence des individualités ou des solidarités personnelles.
En contrepoint d'une chorégraphie à la fois sombre et soyeuse, violente et voluptueuse, la composition électronique de Julien Carillo et la création lumière de Paul Zandbelt allient à une constante puissance de brutales déflagrations qui font passer les spectateurs d'un état d'évocation à un sentiment de stupeur : c'est cette alliance de sensations que la pièce veut créer.